Richard Balducci a
quasiment le même parcours que Max Pécas (comme quoi les grands esprits
se rencontrent bel et bien) puisqu'avant de se lancer dans une prolifique
carrière de réalisateur de films comiques, on lui doit, sous le pseudo
de Bruno Baldwyn quelques films pornos (genre florissant à l'époque) dont
"Les ravageuses du sexe"(1975) et "La grande défonce" (1976). C'est dire
si le nom de cet esprit aguerri au générique d'un film est gage de qualité,
une qualité que ses œuvres (dont "La honte de la famille" ou "Y'a pas
le feu") ne viendront jamais démentir. D'ailleurs le monde entier reconnaîtra
ses immenses qualités au travers du "Gendarme de Saint Tropez" dont il
est le scénariste. On ne peut que s'incliner...
L'excellent
Paul Préboist est un immense acteur qui n'a malheureusement eut que trop
peu de rôle à sa démesure. Il n'a d'ailleurs eut tout au long de son époustouflante
carrière que peu de rôles principaux...Mais quels rôles! Puisqu'on y trouve,
entre autres, ce splendide "Facteur de Saint Tropez", le cultissime "Mon
curé chez les nudistes" et le poignant "Les planqués du régiment".
Ici admirablement secondé par des grosses pointures comme Michel Galabru
ou encore Henri Génès, Paul porte quasiment tout le film sur ses épaules
et à l'aide de son vélo l'emmène vers des sommets, jusque là, rarement
atteint. Bravo!!!
Les mots me manquent
pour décrire ce chef d'œuvre qui démarre parmi les joyeux sifflements
de l'incroyable musique du générique. A mi chemin entre Don Quichotte,
Rambo, Robin des Bois et Che Guévara, Paul Préboist incarne ici Robin
Bellefeuille un actif, redouté et respecté militant écologiste qui n'hésite
pas, dans son juste combat, à s'attaquer aux puissants de ce monde et
ce, quelles qu'en soient les conséquences. N'assène t-il pas en pleine
mairie: "Si tous les pollués moraux devaient aller à confesse, l'église
serait pleine et le conseil municipal désert!". On le voit la force et
le courage du personnage sont à toutes épreuves et, plus tard, il n'hésitera
pas à avoir recours au sabotage puis à d'ingénieux pièges. Car son combat
va l'amener à s'opposer à la construction d'un casino défigurant la côte.
Un combat dans lequel il pourra compter sur Ficelle, un brave gendarme
quelque peu secoué par un lourd passé en Indochine. Mais outre ces Batman
et Robin de l'écologie, l'on suivra en parallèle le parcours de son fils
et de ses amis, actifs au sein de la brigade "Saint Tropez propre" dans
les rues comme sur les plages, mais surtout sur les plages.
Les
rebondissements sont ici trop nombreux pour être détaillés et les surprises
méritent le détour. Citons quand même des scènes (comme on les aime) totalement
gratuites comme; La bonne sœur qui passe en deltaplane, Madame "Ficelle"
attirant Paul chez elle par ces mots "J'ai le chauffe eau qui fume" et
essayant de le coincer dans la baignoire. "Non, non je suis écologiste"
sera sa seul parade, une réplique qui en dit long sur la psychologie du
personnage. Ou encore ces champignons hallucinogènes ramenés d'Indochine,
sans compter un final éblouissant, clin d'œil à Dallas... Et, cerise sur
le gateau, cette joviale chanson du générique de fin:
Je
suis le facteur toujours à l'heure,
Le plus doué de Saint Tropez,
Je suis le facteur, un peu farceur,
J'mets du piment dans mon métier,
J'aime servir, ça me fait plaisir,
Je vais, je viens, je distribue,
Des plis recommandés, des lettres parfumées,
A chacun ce qu'il lui est du...
Malheureusement le disque est aujourd'hui introuvable, alors si vous croisez
ce film n'hésitez pas... A vos magnétoscopes!!!!
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