Mieux VaUt êTrE RiChe et Bien POrtAnT que FAUChé et Mal FOUTU.

FICHE TECHNIQUE :

FILM DE 1979
Avec Sylvain Green (Cri-Cri), Victoria Abril (Mercédès), Claus Obalski (Rudy), Inge Steinbach (Carole), Gérard Croce (Lanzac), Michel Vocoret (Henri Bouvier), Alexandra Delli-Colli (Corinne), Daniel derval (Julien) et Eric Legrand (Norbert).
Scénario de Claude Mulot, Didier Philippe gérard et Max Pécas.
Musique de Georges Garvarentz.
Durée 1 H 30.

Bien que les adjectifs nous manquent pour qualifier ce chef d'œuvre, n'ayons pas peur des mots et situons cette perle parmi les meilleurs, si ce n'est le meilleur, Max Pécas. D'un point de départ plutôt sombre; la mort, les difficultés liés à l'héritage et le danger des sectes, Max nous entraîne dans une fresque épique, road movie d'avant garde nous transportant de Paris, en Espagne puis en Tunisie sur un rythme trépidant. Car que ce soit à pied, en voiture de police, en mini bus, en bus, en calèche, en avion ou encore à dos d'âne, nos vaillants héros ne reculeront devant aucun obstacle pour retrouver leur sœur. Suspens, action et, bien sur, humour sont donc au rendez vous de cette quête métaphysique.

Dès le générique avec le nom des acteurs s'inscrivant en jaune sur fond rouge, le tout accompagné d'une musique obsédante, l'on devine que l'on est dans le film de tous les dangers, de tous les paris et qu'il va falloir faire ici table rase du conformisme qui nous menaçait. Car Max est un visionnaire et il va, tout au long de cette une heure trente de pur bonheur, nous le prouver une nouvelle fois.

La première scène nous montre le décontracté Cri Cri, collectionneur d'aventures amoureuses (spécialisé ici dans les hôtesses de l'air) se dépatouiller tant bien que mal d'une pénible situation totalement Pécassienne. Pourtant dès la scène chez le notaire, et ce malgré que Cri Cri et son frère hallucinent sur la secrétaire (l'un l'imaginant en dessous, l'autre nue), l'on sent que le film va transcender l'univers habituel de Max.
Et c'est bien ce qu'il se passe dès que les deux frères arrivent où habitait leur sœur et se retrouvent confrontés de face à la dure réalité des sectes. Ici le film prend un virage à 180° et, tel les ésotériques livres d'alchimie, offre plusieurs modes de lecture.
Car cette quête de la sœur égarée n'est ni plus ni moins que la quête de sa propre réalité intérieure, une réalité étouffée par les illusions de nos sociétés marchandes. Ne serait ce que pour s'en convaincre l'époustouflant final devant Beaubourg, temple de nos moderne société, où le vase Ming (symbole de la tradition) est brisé dans un affolement typique de nos mœurs décadents.

Tout au long de son film Max multiplie les double sens, comme le rite de la purification (maintes fois évoqué au travers de nos héros plongés dans l'eau), le retour à l'innocence (scène du camp de naturiste), l'instabilité de nos personnalités crées de toutes pièces (scène sur les patins à roulettes), le jeu des apparences (le masque de jade) et la dualité de notre essence (le personnage de monsieur Bouvier). C'est donc, au travers d'une banale apparence, à un véritable conte philosophique que Max nous convie ici, une profonde réflexion métaphysique sur l'état actuel de l'homme et son incertain avenir. Et comme le final nous le laisse entrevoir, (avec la redisparition de la sœur alors que le but allait être atteint), il nous invite à prolonger cette réflexion dans notre quotidien et à ne jamais relâcher notre attention des efforts nécessaire à l'obtention de l'harmonie.

Jamais Max n'aura été si profond et l'on ne se lassera pas de voir et de revoir ce film afin de s'y ressourcer en y découvrant chaque fois de nouveaux messages. Un incontournable film-méditation qui nous accompagnera et nous épaulera tout au long de notre difficile parcours...

RETOUR FILM