FICHE TECHNIQUE
FILM de 1999 de Jean Marc Longval
Avec: Smaïn (Fred), Michel Muller (Joel), Bernadette Lafond (Yolande), Jacques
François (Bergman), Ronald Guttman (Parker), Bernard Verley (Maurice), Sophie
Forte (Judith), Linda Hardy (Anne), Frank Dubosc (Jeremy).
Scénario de Fabrice Blind, Michel Delgado, Jean Luc Lemoine et Jean Marc
Longval.
Durée 82 minutes |
On croirait rêver
tant ce film, comme chez un bon Pécas, démarre fort. En effet la première
scène nous montre Smaïn solliciter habilement une fille:
Smain: Vite, vite, dépêche toi j'ai 30 secondes.
La fille: 30 secondes, je fais pas, même une minute je fais pas!
S: Regarde comme c'est beau.
F: Oui mais ce sera pas mieux dans ta voiture?
S: Elle est décapotée...
F: Ah bon...
La
dessus ils s'embrassent fougueusement et la caméra dans un zoom arrière
nous les montre installés dans une grande roue. Je vous avais prévenu
que ça commençait fort et ça continu avec la voix off de Smain:
- Pour moi les filles c'était comme les nuages; des formes rigolotes et
à l'intérieur du vent! Alors pour éviter qu'elles s'incrustent j'étais
devenu le roi de l'esquive.
S'ensuit l'esquive en question qui nous montre Smaïn s'en prendre à un
pauvre touriste en l'accusant d'être un paparazzi. Car Smain est ici une
vedette de la télévision qui va de ce pas rejoindre les studios en évitant
une meute de fans, puis en prenant le temps de coincer une secrétaire
dans l'ascenseur avant de tomber sur sa fiancée... Du grand art!
Malheureusement, sans toutefois démériter, le reste du film ne sera pas
à la hauteur de cette belle entrée en la matière...
L'histoire nous compte
les déboires de Smain, ex présentateur vedette aujourd'hui banni du P.A.F.,
qui, criblé de dettes, voit son seul salut dans la présentation d'un télé
achat sur une chaîne pour homosexuels dont le patron est amoureux de lui.
La dessus il faut rajouter son cousin (Michel Muller), monté à Paris pour
la finale d'un Karaoké, dont Smaïn va se servir pour s'inventer une fausse
homosexualité et se protéger ainsi des avances du patron tout en assurant
ainsi son intégration (et non son introduction) dans ce milieu. Encore
lui faudra t-il composer avec Judith (la fiancée) et Anne (une fille dont
il tombe amoureux) qui douteraient presque de l'hétérosexualité de nos
amis.
On notera tout spécialement
la scène où Smaïn ne tient pas sur ses rollers, hommage sans doute à "Mieux
vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu" le chef d'œuvre
de Max ainsi que la scène de la soirée "gay", inévitable passage dansant
comme Max les affectionne tant. Mais outre ces clins d'œil au maître le
film n'en atteins jamais l'envergure. Les homos ne surjouent
pas assez, seuls quelques cas isolés relèvent le niveau, et même les drags
queens ne sont pas assez fantasques. On regrette ici amèrement le jeux
époustouflant de Daniel Nerval dans "On se calme et on boit frais à Saint
Tropez" qui avait pourtant largement montré la voix.
Néanmoins les quiproquos sont assez nombreux et s'enchaînent crescendo
jusqu'à un beau final qui ravira les amateurs du genre.
Dans l'ensemble, sans atteindre le statut de film culte, cette petite
œuvre se laisse voir et revoir sans déplaisir, d'autant que l'on y redécouvre
chaque fois des dialogues joyeusement surréalistes.
Un film à consommer tranquillement en attendant que le paysage cinématographique
se réveille davantage...
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